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Sarah, bergère

Un midi, un touriste s'arrête à ma cabane et s'exclame : " Bonjour, vous attendez vos brebis ? ". Mais que pouvons nous bien faire de nos journées... ?

 

Au mois de juin, lorsque les journées sont les plus longues, 5h Dringgg... ! Le réveil sonne. Je regarde par la fenêtre pour me faire une première idée de la météo. C'est l'été mais cette année en juin, à peine 5 jours sans brouillard ni pluie... Un bonnet,  des vêtements chauds et hop au café. Un bon petit dèj’ pour tenir la journée. Je prépare mon sac, choisis laquelle de mes paires de chaussures mouillées je vais mettre... Parfois surprise, elles sont sèches ! La tenue de pluie et c'est parti.

 

Les brebis m'attendent au parc de nuit, je nourris les 2 patous. Ils ont faim après avoir passé la nuit  en alerte aves leurs copines. Les brebis se lèvent les unes après les autres, elles urinent, font leurs crottes matinales, s'étirent, se secouent... Les cloches se mettent en mouvement les unes après les autres. Je fais un petit tour de jumelles sur la montagne. Tout le monde est prêt, j'ouvre le filet.

Je choisis le quartier dans lequel je vais les accompagner paturer en fonction de la météo, de la pousse de l'herbe et de mon envie du jour ! Parfois elles ont la bonne surprise de trouver du sel en vrac sur les pierres plates à coté de la cabane. Une fois toute les 2 semaines, je les enferme au parc pour les trier, soigner, compter...

 

Nous passons les bois, puis elles mangent quelques minutes sur un petit plat entouré de rochers carrés. Un ancien territoire occupé par des Druides ? Mystère. Les patous partent devant vérifier qu’il n' y ai pas de danger dans la clairière suivante, puis les brebis suivent. Elles repacage quelques minutes puis s'engouffrent les unes après les autres dans le bois pour sortir en bas d'une grande pale d'herbe grossière. Je les y retiens 1h. Je les regarde, vérifie qu'elles mangent toutes, qu'il n 'y ai pas quelques aventurières qui quittent le troupeau. L'herbe est toujours meilleure chez le voisin. Une fois la panse bien remplie, certaines vont s'allonger pour ruminer, d'autres vont lever leur museau pour prendre un petit rayon de soleil, les plus gourmandes vont continuer à manger. 10H je les quilles dans le petit bosquet en direction de la cabane. Je rentre avec ma chienne en espérant qu'elles soient sage. L'espoir fait vivre !

 

11h je les vois défiler en direction de leur spot préféré pour coumer.

 

Je me change, mets mes affaires à sécher. Je prépare à manger et mange de bonne heure car la petite marche matinale ça creuse. 12H c'est l'heure de la sieste ! Réveil à 14h !!! De temps en temps un touriste me réveille avant ! L'après-midi, je lave mon linge ( à la main et à l'eau froide ça prend du temps ! ) ou je fais un brin de ménage ou simplement je prends du temps pour moi !

 

15h, je vais voir où sont les brebis car depuis la cabane, je ne les ai pas vus depuis 11h ^^

Assez rapidement je les vois, y a-t-il les 2 patous ? Y a-t-il mes brebis de réferences ? ( celles avec des cloches particulières, mes béliers, mes noirs, mes aventurières,... ) Si elles ont l'air d'être toutes au RDV, je peux m'assoir à mon point téléphone et en profiter pour me reconnecter une petite heure à ma famille, mes amis, appeler les éleveurs ou parfois gérer les soucis d'en bas ! Si le ciel est clair, c'est agréable si le ciel se couvre le réseau ne cesse de se couper. Vive la 5 G !

 

Je laisse les brebis reprendre le pacage et la marche toujours en montant la pente. Si elles restent groupées, je les laisse choisir le quartier de l'après-midi. Toute la journée, je jumelle, vérifie qu'il n’y ai pas de brebis sur des zones non voulues, des miennes ou des voisines. Je surveille mes 13 vaches. Je jumelle les oiseaux, les vautours peuvent m'indiquer qu'une brebis agnelle, ou qu'une brebis vient de mourir ou autres. J'admire le ciel, fais des suppositions sur la météo des prochaines heures. Je prends le temps de lire ou de jouer de la musique. S’il y a des échappées ou n'importe quel couac ! C'est vite 2h de marche supplémentaire ou alors je m'organise pour le lendemain pour faire d'une pierre de coups.

 

Vers 18h, je monte aux crêtes car les premières commencent à être hautes, je fais barrière avec l'estive voisine. Lorsqu'il fait beau le lendemain, elles aiment aller dormir au  pic. Mais avec la prédation, ce n'est pas le projet de ce soir, je dois les redescendre vers 21h pour aller dormir au parc de nuit à proximité de la cabane.

 

Lorsque je rentre, je croise les cervidées ou les izards aux pierres à sel qui glanent quelques cristaux de sel. Si la motivation m'en prend ou que la journé à été mauvaise j'allume le poêle car à 1600m même au mois de juin les journées peuvent être fraiches... Le temps que je prépare à manger, je nourris les chiennes de conduite, fais chauffer l'eau à la casserole pour me laver et ne tarde pas à aller au lit.

 

Les jours se suivent mais à chaque nouvelle journée sa nouvelle aventure !

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